Le marché de l’emploi n’obéit pas à la loi de la stabilité. Il s’agit d’un environnement ambulant qui est la résultante de plusieurs interférences. Ces immixtions dynamiques sont de plusieurs ordres : économique, technologique, social, politique, etc. Personne ne peut garantir si un métier donné très en vogue aujourd’hui le sera demain.
Cette dimension s’ajoute à l’incertitude initiale qu’a l’étudiant normalement, y compris son entourage, au sujet de son choix du métier d’avenir. S’engager dans des études supérieures est un investissement long et coûteux. Ceci nécessite une réflexion assez profonde et sérieuse au sujet de ses penchants professionnels, tout en tenant compte des opportunités qu’offre le marché pour ce choix. La »délicatesse de cette entreprise » émane du fait que les métiers évoluent différemment. Certains métiers apparaissent et évoluent avec force alors qu’ils n’existaient pas il y a quelques années. D’autres métiers se transforment et ne gardent pas le même intitulé ou bien le même contenu, alors que d’autres vont disparaître tout simplement. La fixité ne fait plus partie des traits caractérisant le présent marché d’emploi.
Suivre les tendances
Il est difficile d’argumenter contre le fait que les opportunités d’hier ne risquent pas de le rester demain. Une série de questions en découlent : quels sont les évolutions socio-économiques et technologiques qui risquent d’impacter la cartographie des métiers de demain? Quels sont les métiers en perte de vitesse ? Quels sont les métiers en montée et pourquoi ? Comment pourrais-je m’inscrire dans une logique proactive vis-à-vis de ce changement ?
Il est important à mon sens de poser ses questions ainsi que d’autres et à y réfléchir profondément et objectivement. La dynamique que connaît le marché d’emploi fait que le métier de contre-maître a disparu (ou bien en voie de disparition dans certains secteurs et certaines régions) et a cédé la place au superviseur, idem pour la secrétaire qui a cédé la place à l’assistance ou bien le responsable administratif qui se voit affaibli par l’informatisation des structures et organisations. Des métiers tels que l’infographie, l’informatique, le Web master n’existaient pas auparavant.
L’étudiant se voit obligé de suivre ses tendances et faire le bon choix afin de »surfer sur la vague et non pas avoir la vague en plein visage ».
Adéquation entre le métier choisi et ses propres attitudes et aptitudes
L’un des critères du choix d’un métier à mon avis doit être la compatibilité entre ses atouts et qualifications personnelles d’une part et les exigences du futur job. Ce que vous voulez exercer comme profession doit idéalement vous procurer du plaisir et être une extension de vos aptitudes d’une manière naturelle. La souffrance dans l’exercice de ses futures fonctions peut naître de cette inadéquation entre le métier choisi et ses propres attitudes et aptitudes. Dans le cas contraire, un bon choix de métier correspondant à ses motivations personnelles et aptitudes peut être un facteur de succès dans sa carrière. Comme le souligne Sigmund Freud:
«S’il est librement choisi, tout métier devient source de joies particulières, en tant qu’il permet de tirer profit de penchants affectifs et d’énergies instinctives». Un autre critère reste celui des ouvertures professionnelles et des opportunités y afférentes qu’un tel choix peut engendrer. La demande du marché d’emploi pour certains métiers augmente et baisse en fonction de l’offre et de la demande. Une »vue d’hélico » n’est pas toujours facile et souvent exige un œil externe et beaucoup de recul, d’où l’importance d’une assistance d’un spécialiste. Il est inadmissible d’opter pour un tel ou tel métier pour imiter un oncle, une tante ou une connaissance. La réussite ou l’échec dans sa carrière sont tributaires des aptitudes et attitudes qu’un individu a naturellement ou développe à travers l’exercice et la pratique.
Effectuer un benchmark
Les tendances du marché du travail à l’étranger, suite au développement technologique par exemple, pourraient dans certains cas êtres des indicateurs pour un benchmark. Ceci dit, il ne faudra surtout pas projeter aveuglement ce qui se passe ailleurs sur la réalité de notre marché d’emploi. La vitesse du changement liée aux évolutions des métiers ainsi que ses dimensions reste ajustable en fonction de la réalité du terrain et du contexte plus spécifiquement.
Pour conclure, il faut noter que le choix d’un métier est toujours difficile car c’est un mode de vie qui en découle. Le choix est dicté par des circonstances et des données d’un environnement dynamique, mais il revient à l’individu d’agir en conséquence.
Dans ce cadre, Eric-Emmanuel Schmitt constate : « Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n’a de pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix».
Source : Mohamed
Benouarrek, président
d’honneur de Mundia Care
Par LE MATIN