Basée sur des programmes d’insertion spécifiques aux différentes catégories de demandeurs d’emploi (Idmaj, Taehil, Moukawalati…), la démarche de lutte contre le chômage aura été relayée par une série de de mesures visant l’amélioration de l’employabilité à travers la mise à niveau des ressources humaines.
Une politique proactive de l’emploi qui s’est traduite par la prise d’une série de mesures pour stimuler le fonctionnement du marché du travail. S’étant focalisée pour l’essentiel sur l’intégration des jeunes dans le marché de l’emploi et la satisfaction des besoins des entreprises en ressources humaines, l’évaluation de ces initiatives a certes permis de dégager des résultats globalement positifs.
Seulement voilà, force est de constater que le chômage reste assez marqué chez les actifs qui intègrent pour la première fois le marché du travail (fin d’études ou de formation), leur nombre ayant atteint 433.000 au quatrième trimestre 2010. Ils ont augmenté de 8,3% en glissement annuel, soit une contribution de 2,8 points à la hausse des chômeurs.
L’arrêt de l’activité constitue le deuxième poste en termes de contribution à cette évolution.
Ce facteur a été à l’origine de plus de 16.000 nouveaux chômeurs. La persistance d’un taux élevé de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur suscite les interrogations des pouvoirs publics et les inquiétudes légitimes des apprenants et des parents quant à la qualité et à la pertinence du système d’éducation et de formation. Ce sont ces préoccupations qui ont conduit à la mise en place de la Charte nationale de l’éducation et de la formation. Pour accélérer les réformes préconisées par la Charte, les pouvoirs publics sont appelés à mettre en place des plans d’urgence dans ces deux domaines.
Objectif : Consolider ce qui a été réalisé et procéder aux réajustements qui s’imposent. Au terme de deux années de mise en œuvre de ces Plans d’urgence, il est utile d’en présenter un bilan d’étape, bien qu’une évaluation complète de leurs résultats reste à faire.Le chômage des diplômés constitue le noyau dur du chômage aujourd’hui.
Il touche de plus en plus les diplômés de l’enseignement supérieur. Affectant avec acuité essentiellement les jeunes et le milieu urbain, très souvent, ce phénomène se transforme en chômage de très longue durée ou d’exclusion. «Ce type de chômage persiste en raison du rythme peu soutenu de la croissance économique qui n’arrive pas à générer suffisamment d’emplois pour absorber les flux des diplômés qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi».
Pour le CMC, cela est aussi dû à «l’échec des politiques d’éducation-formation qui ne facilitent pas la transition sur le marché du travail».
Il reflète aussi l’inadaptation des politiques d’emploi jusque-là menées.
Tout cela pour dire en définitive que la façon la plus sûre pour le système de formation de servir les investissements est de les anticiper de façon à pouvoir, en temps utile, monter une solution de formation initiale ou continue.
Ceci suppose fondamentalement l’existence d’une stratégie prospective des investissements permettant de les prévoir suffisamment à l’avance.
Le système de formation doit pouvoir réagir avec flexibilité aux besoins d’investissements qui se dessinent pour pouvoir les accompagner en temps opportun. Cette flexibilité n’est pas naturelle dans les appareils administratifs de la formation professionnelle.
Voilà pourquoi d’aucuns estiment que l’absorption de la demande additionnelle d’emploi, en particulier celle émanant de diplômés, exige aussi la poursuite des efforts de restructuration de l’économie par le développement de l’économie du savoir et l’accélération de la nouvelle génération de réformes dans des domaines structurants tels que l’éducation.
Car l’accumulation des connaissances précède toujours celle des richesses.
Stagnation de l’emploi salarié
L’amélioration de l’emploi total reste l’apanage de la catégorie des indépendants et des employeurs. La stagnation de l’emploi salarié, qui a été enclenchée depuis le début de 2010, s’est confirme davantage au quatrième trimestre 2010.
Le nombre des salariés est resté stationnaire aux alentours des 4,6 millions. Le nombre des indépendants et des employeurs, quant à lui, s’est nettement apprécié (+3,6% en glissement annuel) durant le même trimestre, s’accaparant ainsi 97% des créations totales d’emplois.
Marché du Travail
Les secteurs du commerce et de la construction continuent de soutenir l’emploi, leurs effectifs employés ont marqué des augmentations respectives de 4,3% et 3,4%, en glissements annuels, au quatrième trimestre. Après une évolution en dents de scie aux trois premiers trimestres de 2010, le volume d’emplois dans le secteur de l’industrie et de l’artisanat s’est contenté d’une hausse de 2,3%, au dernier trimestre. Les recrutements nets dans les services ont viré au rouge, avec une baisse des effectifs de l’ordre de 1,1%, en glissement annuel. Les effectifs employés dans l’agriculture se sont, quant à eux, améliorés de 0,7%, en glissement annuel.
Par ABDELALI BOUKHALEF | LE MATIN